mardi 17 mai 2011

Le Discours d'un Roi

Ce film réalisé par Tom Hooper et sorti en 2010, nous raconte l'histoire du Roi Georges VI, père de la Reine Elizabeth II. Souffrant d'un terrible bégaiement, il est incapable de s'exprimer en public (Discours de Wembley). Ayant tout essayé sans succès il se tourne vers les services d'un thérapeute plutôt particulier, Lionel Logue. Une véritable amitié va se créer entre ces deux hommes que tout oppose.Ce film parlant d'espoir et de lutte intérieure, est accompagné par la musique d'Alexandre Desplat. C'est une bande originale composée d'un piano et d'instruments à cordes; montant souvent dans les aigus qui exprime toute la détermination de Prince de la famille de Royale. Mais elle exprime aussi peine et souffrance. Tout n'est que lutte pour ce futur roi bègue. Pensant échapper à cette fonction et ainsi vivre une vie à peu près tranquille, il se retrouve à la tête d'un empire au seuil de la guerre. Il veut se débarrasser de cet handicap. Il doit se débarrasser de ce handicap. Il souffre, obligé d'aller fouiller au plus profond de sa mémoire, de retrouver des souvenirs douloureux, qu'il a mis de côté pendant toutes ces années. Il abandonne plusieurs fois, mais revient toujours. Même si ses méthodes ont l'air absurdes, Logue est le seul qui arrive à l'aider.


Le moment redouté arrive. L'Angleterre rentre en guerre contre l'Allemagne nazie. Le Roi doit prononcer le discours annonçant cette décision au peuple anglais et aux colonies. Il n'a pas le droit à l'erreur. Son peuple est inquiet à besoin d'être rassuré par son Roi.
Après avoir pris maintes précautions, il entre dans une salle isolée où seuls lui et Logue ont accès. Personne ne peut le voir mais tout le monde l'écoute. La tension est à son maximum. Il est à l'antenne et la musique de Beethoven (la 7è symphonie-2è mouvement) commence discrètement. Elle suit le rythme de parole du Roi au début encore hésitant, mais sans bégaiement. Construite comme une marche, elle marque les pauses du Roi dues à l'effort qu'il fait pour ne pas bégayer et ajoute de l'intensité à son discours.

Scène du Discours de guerre




Mais cette musique donne aussi un aspect solennel et royal à la scène. Elle apporte un raffinement musical qui sied à la volonté du film de servir fidèlement l'histoire. La construction de cette symphonie accompagne parfaitement la prise progressive de confiance du roi. Suivant son aisance pendant qu'il parle, la musique va crescendo. Commençant comme lui, discrètement, hésitant à s'imposer. L'élocution devient de plus en plus fluide, et il devient de plus en plus confiant. La musique encore retenue, suit la puissance de sa voix jusqu'à se libérer complètement pendant qu'il affirme la position de l'Angleterre dans cette guerre. Cette scène intense en émotion ne pouvait pas être mieux accompagnée que par l'œuvre considérée comme étant l'emblème de la période héroïque de Beethoven. Elle est plus chargée en émotion que ses autres symphonies. Composée à l'occasion d'un bal célébrant la victoire d'une bataille, Tom Hooper la détourne pour célébrer une autre bataille, celle du Roi George VI. 
Mais Beethoven reste encore présent avec son concerto pour piano "Emperor". Il accompagne le Roi lorsqu'il sort et affronte les regards admiratifs autour de lui. Tout le monde vient le féliciter. Lui, est fier, soulagé et surtout heureux. C'est une sorte de résurrection. Il est devenu le Roi confiant dont les anglais ont besoin.

dimanche 8 mai 2011

Bernard Herrmann, compositeur pour Hitchcock

Né le 29 Juin 1911 à New York et décédé le 24 Décembre 1975 à Los Angeles. Compositeur et Chef d'orchestre, il est connu pour ses musiques qu'il compose pour les films d'Alfred Hitchcock dans les années 50. Mais c'est grâce à Orson Wells, avec qui il travail pour le film Citizen Kane, qu'il se fait connaître dans le milieu des compositeurs de musiques de film. Reconnu comme l'une des figure majeure dans l'histoire des compositeurs du 7è art. Il travail également vers la fin de sa carrière avec Martin Scorcese sur le film Taxi Driver.




APPRENTISSAGE :


Né dans une famille d'immigrés russes, il est, dès le plus jeune âge plongée dans la musique avec l'apprentissage du violon. Mais c'est en remportant un pris pour l'illustration musicale du poème Les Cloches de Paul Verlaine qu'il découvre ses aptitudes pour la composition. Il a alors 13 ans. 
Attiré par les compositions non conventionnelles, il trouve son inspiration dans les oeuvres de Ravel et DebussyL'année 1928 marque le début d’une grande amitié avec Aaron Copland, dont il rejoint le groupe des jeunes compositeurs. Sa personnalité, son érudition et son appui seront déterminants dans le développement de la carrière du jeune Herrmann. La nouvelle scène musicale new-yorkaise est alors en ébullition, à l'image d'un George Gershwin avec lequel l'étudiant peu zélé partage ses après-midis. Des enseignements qu'il suivra avec son ami Moross à l’Université de New York  et à la Juilliard School jusqu’en 1932, les quelques cours de Percy Grainger auront le plus d'influence. Le savoir encyclopédique de l'Australien excentrique, son ouverture la plus large vers toutes les formes de musique et son intérêt pour les compositeurs tombés dans l'oubli marqueront durablement l'élève qui aspire à s'affranchir des conventions. Herrmann réunit l'année suivante un premier orchestre de trente musiciens, le New Chamber Orchestra of New York, qui constitue alors son médium principal pour faire entendre sa musique.


DEBUTS A HOLLYWOOD


C'est en 1939, qu'il commence sa carrière de compositeur de musique de films avec la bande originale de Citizen Kane d'Orson Wells, ainsi que celle du film Tout les Biens de la Terre de William Dieterle pour lequel il remporte un oscar. La Splendeur des Amberson  marque le terme de la collaboration avec Welles, le compositeur ne lui pardonnant pas de s’être incliné devant le re-montage du film opéré par les studios. Refroidi par cette expérience, Herrmann tardera de fait à embrasser pleinement la carrière qui s'ouvre à lui dans le cinéma.


LES ANNEES HITCHCOCK 


L’année 1955 marque le début de sa collaboration avec Alfred Hitchcock qui reste un modèle du genre. Les trois premières œuvres sont souvent jugées moins significatives : Mais qui a tué Harry ? (1955) et Le Faux Coupable (1956) ont une coloration qui détonne dans l’image commune que l’on se fait de l’œuvre d’Herrmann. L'Homme qui en savait trop (1956) comporte quant à lui une chanson (Que Sera Sera) imposée par la production du fait de la présence de Doris Day et son point culminant reste la cantate du compositeur Arthur Benjamin utilisée pour la première version du film, qu’Herrmann estime humblement insurpassable et qu’il se contentera donc de réorchestrer et qu'il dirige en personne dans le film.


En 1958, Hitchcock offre enfin à Herrmann un projet à la pleine mesure de ses ambitions et de son talent. La partition qu’il délivre pour Sueurs froides est une œuvre majeure à laquelle le film ouvre de larges plages non dialoguées où elle peut s’exprimer pleinement. Le thème principal où résonnent fortement les échos du Liebestod du Tristan et Isolde de Richard Wagner se déploie sur plus de cinq minutes. La thématique du film est en outre proche des aspirations d’Herrmann que l’on classe dans la famille des compositeurs romantiques.






C’est en 1960 qu’il obtient enfin la totale adhésion du plus grand nombre avec sa musique pour Psychose, modèle absolu du genre, dont la forte singularité est d’être écrite uniquement pour des cordes. La musique qu’il impose pour la scène de la douche qu’Hitchcock avait prévu d’habiller d’un silence froid, restera sa signature, entrera dans le patrimoine commun et constitue sûrement la pièce de musique de film la plus citée et la plus reproduite









Enfin le compositeur ne manque pas son rendez-vous avec la télévision, le média qui monte en puissance. Rod Serling fait naturellement appel à lui pour habiller sa remarquable série La Quatrième Dimension dont il signe la musique de nombreux épisodes, à commencer par le pilote et le générique de la première saison. Mettre en musique plusieurs épisodes de la série Alfred Hitchcock présente s'impose aussi naturellement.


Ses trois dernières collaborations avec Hitchcock seront Les Oiseaux (1963), film qui ne comporte pas de musique mais un assemblage de sons échantillonnés ou synthétiques. Pas de printemps pour Marnie (1964) et Le Rideau déchiré (1966), projet avorté, la partition d’Herrmann qui n’avait tenu compte d’aucune des recommandations étant finalement rejetée par le réalisateur sous la pression des studios qui lorgnent dorénavant vers des musiques ayant un potentiel commercial évident.
Ce rejet progressif des studios hollywoodiens pour la musique à caractère classique au profit d’une musique « pop » décide Herrmann à quitter la côte californienne.

LES ANNEES LONDRES

La sollicitation de François Truffaut pour composer la musique de Fahrenheit 451 (1966) touche Herrmann et vient à point. Les deux hommes, réunis sous l'ombre d'Hitchcock, se vouent une admiration mutuelle qui durera jusqu'à la fin. Il écrit pour l'occasion l'une de ses plus belles partitions depuis Psychose. Leur seconde collaboration, La mariée était en noir, ne comblera pas le réalisateur dans la même mesure (c'est d'ailleurs l'un des films qu'il regrette le plus d'avoir tourné). La carrière du compositeur pour le cinéma est alors mise en sommeil.

L’année 1973, la génération dite du « Nouvel Hollywood » ayant pris le pouvoir, marque pourtant le début d’un regain d’intérêt pour le travail du compositeur. Brian De Palma, pressé par son monteur, a l’audace de lui demander d’écrire la musique de son Sœurs de sang (1973). Grâce à cette collaboration fructueuse le jeune public découvre l’univers d’Herrmann. Ils enchaînent ensemble avec Obsession (1976), travail pour lequel le compositeur, fatigué, donne beaucoup de lui-même et dont il sort éprouvé. Pour Martin Scorsese, il signe sa dernière partition Taxi driver (1976), musique singulière et inspirée. Il décède le soir du dernier jour d’enregistrement ; le film lui est dédié.

mardi 12 avril 2011

Les Oiseaux

Un petit retour en arrière pour cet article!



1963, Alfred Hitchock, son 49ème long métrage. Considéré comme l'un des plus grands films de sa carrière, Les Oiseaux marque les anales du film d'épouvante. Tiré d'une nouvelle de Daphné du Maurier publiée 10 ans plus tôt, ce film raconte l'histoire de la ville de Bodega Bay, près de San Francisco. Les oiseaux semblent être devenus fous, meurtriers, attaquant les habitants terrorisés par ces volatiles psychopathes. Ce harcèlement fait fuir les habitants de cette petite ville, il ne reste qu'une seule famille, les Brenner et leur invité Miss Daniels...

Bande Annonce, présentation du film par Hitchock lui même...




La première scène se passe chez un oiseleur, Mélanie Daniels y rencontre Mitch Brenner, séduisant avocat cherchant des Inséparables pour sa petite soeur. Mélanie prétend être une vendeuse et "conseille" Mitch sur les oiseaux. Un jeu de séduction est initié entre eux. Pour le continuer, Mélanie décide d'apporter les inséparables à la maison de Bodegay Bay de Brenner. Pensant faire l'aller retour dans la journée, son séjour est soudainement prolongé à cause de terribles attaques d'oiseaux sur la ville, attaquant sauvaugement les habitants.



Dès le début du film, Hitchcock nous plonge dans une atmosphère oppressante et angoissante. Le générique ne contient aucune musique, si ce n'est celle des claquements d'ailes des corbeaux qui volent en arrière plan. Ces claquements prennent de l'ampleur et envahissent la pièce autour de nous pour nous enfermer dans le film. Bien qu'absente la musique à une importance primordiale. Au lieu d'être omniprésente comme dans la plupart des films actuels, elle est complètement absente. Elle est faite pour augmenter cette sensation d'angoisse, et amplifier le mystère qui règne autour de la non explication de ces attaques. On entend exactement ce qu'entendrai des personnes attaquées dans la vraie vie. Cela rend le film encore plus réaliste. Pour augmenter ce réalisme, Hitchcock a eu recours à des milliers d'oiseaux dressés. Pour la petite anecdote, dans la scène où Mélanie se fait attaquer dans le grenier, ce sont de vrais oiseaux qui plongent sur elle, certes pas dans le but de la blesser, mais suffisamment rapidement pour l'effrayer comme si c'était le cas. Bernard Herrmann, le compositeur attitré de Hitchcock, a utilisé des enregistrements de cris d'oiseaux modifiés électroniquement qu'il a ensuite construits sous forme d'un dialogue, dans le but de renforcer le suspens et l'angoisse.

Cette absence de musique pour le spectateur habitué aux films d'aujourd'hui, peut être dans un premier temps perçue comme une anomalie, il ressent une sensation de vide. Cependant, une fois happé dans cet univers cauchemardesque, l'absence ne se ressent plus. Même pendant la scène où Madame Brenner (la mère de Mitch) découvre le cadavre mutilé de Dan Fawcett, un voisin. Là où une musique serait sortie de nul part, Hitchcock décide, lui, de couper tout son. Même la pauvre Madame Brenner n'a plus de voix. Le choc est si grand face à ce cadavre sans oeil, qu'aucun son ne peut sortir de sa bouche. Souvent les personnages du film sont sans voix, soit à cause d'un choc, soit parce que leur voix est couverte par les cris des oiseaux pendant les attaques.

Un exemple dans cette vidéo

Tout dans ce film est fait pour nous ramener à notre état primitif. Si Hitchcock ne fournit aucune explication sur la raison de ces attaques, c'est pour laisser l'angoisse engendrée par ce film se propager en toute liberté à l'intérieur du spectateur sans défense. Pour la laisser le paralyser de peur comme les victimes du films. Il veut nous rendre aussi impuissants que ces habitants, il veut que l'on se rende compte que la nature peut se retourner contre nous. Les Oiseaux, engendre une peur primitive, faisant appel à notre instinct vital, à notre instinct de survie, commun à toutes les espèces. Il nous ramène également à l'origine de la musique, l'état où elle était produite par l'environnement lui même. La musique n'est autre que le résultat de la vibration de l'air d'un objet. Dans ce film, la musique est la nature.

mardi 5 avril 2011

Hans Zimmer

Hans Florian Zimmer est un compositeur de musiques de films allemand, né le 12 septembre 1957 à Francfort, en Allemagne. Naturalisé américain, il vit désormais à Los Angeles.

ENFANCE 
Dès l'âge de trois ans, Hans Zimmer se met à étudier le piano, mais l'expérience ne dure que deux semaines. Il n'étudie donc pas le solfège, et apprend la musique de manière autodidacte. À l'adolescence, il s'intéresse à la musique électronique, et quitte l'Allemagne pour s'installer en Angleterre à l'âge de 14 ans, en 1971. Il écrit des jingles pour le studio Air Eidel (où il rencontrera plus tard notamment Patrick Doyle et ses assistants d'alors, John Powell et Gavin Greenaway) et intègre le groupe des Buggles, lancé par Trevor Horn et Geoff Downes, mondialement célèbre pour le titre Video Killed the Radio Star. Hans se lance également dans la musique électronique avec Warren Cann, membre du groupe Ultravox.

DEBUTS 

Devenant l'assistant de Myers, Zimmer commence à travailler en 1982 sur le film Travail au noir, qui marque le début d'une longue collaboration entre les deux hommes sur des films comme Castaway de Nicolas Roeg ou My Beautiful Laundrette de Stephen Frears. Il commence à composer seul sur le film Un monde à part de Chris Menges. Cette composition attire l'attention de Barry Levinson, qui l'engage pour son film Rain Man. Zimmer quitte donc l'Angleterre pour s'attaquer à Hollywood. Premier coup réussi, Rain Man marque l'entrée tonitruante du compositeur sur le sol américain avec une nomination aux Oscars.
Dès son arrivée aux États-Unis, en 1989, Zimmer fonde à Santa Monica un studio avec son ami Jay Rifkin qui révolutionnera les méthodes de composition de la musique de film : Media Ventures. Son objectif est de permettre à de nouveaux compositeurs (venant notamment d'Europe, comme Zimmer lui-même) d'avoir accès à un matériel de haute qualité pour pouvoir percer dans la musique de film. Les propositions pleuvent après le succès de Rain Man. Zimmer s'attaque donc à un style qu'il n'avait pas eu l'occasion d'expérimenter en Angleterre : le film d'action. Il débute sur le film Black Rain.

DECOLlAGE

1994 marque un tournant dans sa carrière. Il compose pour son premier film d'animation, Le Roi lion, et remporte son premier et unique Oscar à ce jour, mais aussi un Golden Globe et un Grammy Award.
En 1998 il s'attaque à l'une de ses pièces maîtresses, La Ligne rouge, de Terrence Malick, film pour lequel il compose pas moins de six heures de musiques et reconnu par beaucoup comme le chef-d'œuvre du compositeur allemand. Il met en musique également le dessin-animé au sujet bouillant de DreamWorks, Le Prince d'Égypte, cette même année. Tous les films d'animation du studio seront ensuite confiés à Zimmer ou a son équipe, notamment Harry Gregson-Williams, John Powell ou encore Rupert Gregson-Williams.






Zimmer connaît son plus gros succès commercial avec le film Gladiator de Ridley Scott où il s'associe avec la chanteuse australienne du groupe Dead Can Dance Lisa Gerrard ainsi que Klaus Badelt.
La bande originale du film est un des plus gros succès du genre. La même équipe s'occupe en 2000 de Mission : Impossible 2 de John Woo dans l'urgence.


mardi 29 mars 2011

Inception

Ce chef d'oeuvre de Chritopher Nolan sorti en 2010, nous plonge dans les abîmes de l'inconscient. Explorant sans limites les secrets les plus enfouis. Dom Cobb est un exctracteur qui vole les pensées des gens. Quand Saito, un riche industriel, vient lui demander d'implanter une idée dans l'inconscient d'un adversaire, Cobb ne peut refuser. L'Inception n'a jamais été testée sauf par Cobb lui même. Tout au long du film, Nolan nous fait voyager d'inconscient en inconscient, jusqu'à nous plonger dans les limbes. Ce film, riche en émotions, met le spectateur face à la réalité de l'inconscient. Il montre à quel point l'esprit humain est manipulable. Accompagné par le musique de Hans Zimmer, spécialiste des musiques pour films d'action, l'univers d'Inception est habillé avec une musique sourde et angoissante.







Elle donne au spectateur une impression d'enfermement, voire d'emprisonnement. D'ailleurs, on peut dire que les personnages du film sont prisonniers. Ils sont endormis, dans le rêve d'une autre personne et ils ne peuvent se réveiller que si quelqu'un de l'extérieur les réveille ou si il meurt dans le rêve! Cette musique enferme le spectateur dans le film. eEle arrive à lui faire ressentir ce que les personnages ressentent. Frustration, peur, angoisse, mélancolie, espoir, détermination...tout y passe.


Hans Zimmer

Plusieurs théories existent sur ce film. L'une d'entre elles explique en fait que le film entier est un rêve et que c'est le spectateur qui est en train de rêver. Au tout début quand l'écran est encore noir, une musique démarre. Les premières notes sont plutôt douces, elles calment. C'est comme si on avait voulu apaiser l'esprit du spectateur, l'endormir. Au bout de quelques minutes, un bruit sourd remplace cette berceuse. Le trombone sonne le début du rêve, il l'aspire dans les profondeurs de notre inconscient. Si certains pensent que tout le film est un rêve qui commence au moment où le trombone retentit, avant que les images du film n'apparaissent, c'est parce que, une fois ralentie, on peut déceler une ressemblance avec l'air d'Edith Piaf "Non, je ne regrette rien". Cet air est utilisé dans le film comme déclencheur. Cette ressemblance volontaire aurait été confirmée par Hans Zimmer.


Voyez vous même!





Il est clair que dans ce film la musique prouve encore une fois qu'elle peut contrôler l'esprit. Si la théorie expliquée un peu plus haut est vraie, alors on peut voir à quel point elle est puissante. A quel point elle réussie à nous plonger dans cet univers compliqué et nouveau. Il faudrait d'ailleurs que nous soyons endormis pour pouvoir croire qu'il est possible de pénétrer et manipuler nos rêves, ou pire, d'implanter des idées dans notre esprit. Tout au long du film notre rythme cardiaque varie avec celui de la musique. Pendant la course poursuite dans Mombasa, la musique est saccadée, elle raccourcit le souffle, comme si nous aussi nous étions en train de courir. Comme si Cobb, c'était nous. Tout au long du film nous allons ressentir les mêmes choses que lui. De la tristesse, de la tendresse quand il est au téléphone avec ses enfants. De la douleur, de la nostalgie et surtout de la culpabilité quand il rêve de Mall. La même angoisse quand il perd le contrôle du rêve. On ressent aussi le mystère qui plane sur ce monde impossible où la manipulation des rêves existe.





Alors empathie ou manipulation?


Bande Annonce de film:

mardi 8 février 2011

Back to the 60's...

Good Morning England, film réalisé par Richard Curtis en 2009, nous montre une Angleterre en pleine révolution culturelle des années 60. La nouvelle musique en vogue est, pour les plus vieilles générations, celle du diable. Le Rock révolutionne les comportements. Il prône la liberté d'esprit et la rébellion contre toute forme d'ordre. Son écoute s'accompagne très souvent de drogues en tout genre et d'alcool en grande quantité. En résumé Sex Drugs & Rock'n Roll, maxime très connue des adeptes de cette philosophie. 

Good Morning England nous transporte en 1966 avec une bande son caractéristique, bien évidemment, de cette époque. Un véritable voyage dans le temps. Neuf  hommes enfermés sur un bateau. Neuf  DJs qui font rêver l'Angleterre en passant outre les lois et en diffusant depuis la mer du Nord. C'est au travers du regard impressionné de Carl, jeune ado de 18 ans, fraîchement envoyé dans ce havre de liberté par sa mère pour le remettre dans le "droit chemin". Jour après jour, ils permettent à toute une population de se libérer des carcans de cette société trop conservatrice qu'est l'Angleterre de cette époque. 

Ce film illustre parfaitement le rôle de la musique. Elle est le film. Elle nous raconte l'histoire de l'Angleterre et les images l'accompagne et la sublime...et vice versa. La musique est presque toujours diégétique, elle fait partie intégrante du film. On l'entend quasiment en continue, puisqu'ils diffusent 24H/24, via des hauts parleurs. Au travers de leurs émissions on découvre qui ils sont, leur musique reflète leurs personnalités. Neuf personnalités bien différentes, et qui se complètent. Ils vivent en musique, leurs moments sont intensifiés à nos yeux grâce  elle. 
Par exemple, le passage où Carl rencontre Marianne. C'est LE moment romantique du film. L'émission de Midnight Mark, séducteur par excellence ,  dont toutes les filles rêvent à travers l'Angleterre, accompagne Carl et intensifie ses sentiments. Les musiques qu'il passe, appellent à la séduction, à la sensualité, mais aussi à la tendresse. C'est Otis Redding qui envoûtera Carl :  These Arms of Mine chanson romantique par excellence, véritable déclaration d'amour. On est touché par ce jeune homme timide et maladroit avec les filles. Toute cette rencontre est illustrée par de la musique sensuelle et séductrice. (Cléo's Mood -> Junior Walker & The All Stars ; Ooh Baby Baby -> Smokey Robinson & the Miracles). Chaque morceau colle parfaitement à la scène qu'il accompagne ce qui nous permet, à nous spectateur, de nous identifier, d'être touché par les personnages et leurs histoires. 











Prise à part, quand on a pas vécu à cette époque, la bande originale n'a pas le même impact. On l'aime ou pas, c'est selon le goût de chacun, mais on ne retrouve quand même pas la même ambiance que dans le film. Cette ambiance qui donne envie de remonter le temps pour vivre ce qu'ils ont vécu et de la manière dont ils l'ont vécu. Elle ne nous donne pas autant envie de danser un bon vieux rock comme on peut en avoir envie pendant le film. C'est ici qu'on voit que l'un et l'autre se complètent parfaitement.

mercredi 19 janvier 2011

Orange Mécanique


Orange Mécanique est adapté du roman d’Anthony Burgess publié en 1962. Souvent considéré comme une satire de la société de l’époque, il raconte l’histoire d’Alex, jeune homme drogué au lait dopé. Adepte de la violence et du sexe et passionné par Beethoven. Finalement arrêté, il est enfermé dans une prison et suit le traitement Ludovico qui garantit une guérison. Psychologiquement violent, ce film a entre autre dans sa bande originale la 9ème Symphonie de Beethoven composée entre 1822 et 1824, chef d’œuvre dédié au Roi Frédéric-Guillaume III de Prusse.

Au début du film, juste après l’attaque de l’écrivain et de sa femme, Alex rentre chez lui et décide qu’il ne manque plus que Beethoven et sa 9ème Symphonie pour clore la soirée. C’est un moment intime, pas sexuellement mais psychologiquement. C’est dans cette scène qui ne dure que quelques minutes qu’Alex se présente. La musique démarre sur le portrait de Beethoven, et sur le début du 2ème mouvement de la 9ème symphonie.