Ce film réalisé par Tom Hooper et sorti en 2010, nous raconte l'histoire du Roi Georges VI, père de la Reine Elizabeth II. Souffrant d'un terrible bégaiement, il est incapable de s'exprimer en public (Discours de Wembley). Ayant tout essayé sans succès il se tourne vers les services d'un thérapeute plutôt particulier, Lionel Logue. Une véritable amitié va se créer entre ces deux hommes que tout oppose.Ce film parlant d'espoir et de lutte intérieure, est accompagné par la musique d'Alexandre Desplat. C'est une bande originale composée d'un piano et d'instruments à cordes; montant souvent dans les aigus qui exprime toute la détermination de Prince de la famille de Royale. Mais elle exprime aussi peine et souffrance. Tout n'est que lutte pour ce futur roi bègue. Pensant échapper à cette fonction et ainsi vivre une vie à peu près tranquille, il se retrouve à la tête d'un empire au seuil de la guerre. Il veut se débarrasser de cet handicap. Il doit se débarrasser de ce handicap. Il souffre, obligé d'aller fouiller au plus profond de sa mémoire, de retrouver des souvenirs douloureux, qu'il a mis de côté pendant toutes ces années. Il abandonne plusieurs fois, mais revient toujours. Même si ses méthodes ont l'air absurdes, Logue est le seul qui arrive à l'aider.
Le moment redouté arrive. L'Angleterre rentre en guerre contre l'Allemagne nazie. Le Roi doit prononcer le discours annonçant cette décision au peuple anglais et aux colonies. Il n'a pas le droit à l'erreur. Son peuple est inquiet à besoin d'être rassuré par son Roi.
Après avoir pris maintes précautions, il entre dans une salle isolée où seuls lui et Logue ont accès. Personne ne peut le voir mais tout le monde l'écoute. La tension est à son maximum. Il est à l'antenne et la musique de Beethoven (la 7è symphonie-2è mouvement) commence discrètement. Elle suit le rythme de parole du Roi au début encore hésitant, mais sans bégaiement. Construite comme une marche, elle marque les pauses du Roi dues à l'effort qu'il fait pour ne pas bégayer et ajoute de l'intensité à son discours.
Scène du Discours de guerre
Mais cette musique donne aussi un aspect solennel et royal à la scène. Elle apporte un raffinement musical qui sied à la volonté du film de servir fidèlement l'histoire. La construction de cette symphonie accompagne parfaitement la prise progressive de confiance du roi. Suivant son aisance pendant qu'il parle, la musique va crescendo. Commençant comme lui, discrètement, hésitant à s'imposer. L'élocution devient de plus en plus fluide, et il devient de plus en plus confiant. La musique encore retenue, suit la puissance de sa voix jusqu'à se libérer complètement pendant qu'il affirme la position de l'Angleterre dans cette guerre. Cette scène intense en émotion ne pouvait pas être mieux accompagnée que par l'œuvre considérée comme étant l'emblème de la période héroïque de Beethoven. Elle est plus chargée en émotion que ses autres symphonies. Composée à l'occasion d'un bal célébrant la victoire d'une bataille, Tom Hooper la détourne pour célébrer une autre bataille, celle du Roi George VI.
Mais Beethoven reste encore présent avec son concerto pour piano "Emperor". Il accompagne le Roi lorsqu'il sort et affronte les regards admiratifs autour de lui. Tout le monde vient le féliciter. Lui, est fier, soulagé et surtout heureux. C'est une sorte de résurrection. Il est devenu le Roi confiant dont les anglais ont besoin.
Empha => Emphase: Exagération dans le ton, le geste, dans les termes employés.
Mise en relief d'un des constituants de la phrase par l'intonation ou par l'ordre des mots.
Sic => musique
mardi 17 mai 2011
dimanche 8 mai 2011
Bernard Herrmann, compositeur pour Hitchcock
Né le 29 Juin 1911 à New York et décédé le 24 Décembre 1975 à Los Angeles. Compositeur et Chef d'orchestre, il est connu pour ses musiques qu'il compose pour les films d'Alfred Hitchcock dans les années 50. Mais c'est grâce à Orson Wells, avec qui il travail pour le film Citizen Kane, qu'il se fait connaître dans le milieu des compositeurs de musiques de film. Reconnu comme l'une des figure majeure dans l'histoire des compositeurs du 7è art. Il travail également vers la fin de sa carrière avec Martin Scorcese sur le film Taxi Driver.
APPRENTISSAGE :
Né dans une famille d'immigrés russes, il est, dès le plus jeune âge plongée dans la musique avec l'apprentissage du violon. Mais c'est en remportant un pris pour l'illustration musicale du poème Les Cloches de Paul Verlaine qu'il découvre ses aptitudes pour la composition. Il a alors 13 ans.
Attiré par les compositions non conventionnelles, il trouve son inspiration dans les oeuvres de Ravel et Debussy. L'année 1928 marque le début d’une grande amitié avec Aaron Copland, dont il rejoint le groupe des jeunes compositeurs. Sa personnalité, son érudition et son appui seront déterminants dans le développement de la carrière du jeune Herrmann. La nouvelle scène musicale new-yorkaise est alors en ébullition, à l'image d'un George Gershwin avec lequel l'étudiant peu zélé partage ses après-midis. Des enseignements qu'il suivra avec son ami Moross à l’Université de New York et à la Juilliard School jusqu’en 1932, les quelques cours de Percy Grainger auront le plus d'influence. Le savoir encyclopédique de l'Australien excentrique, son ouverture la plus large vers toutes les formes de musique et son intérêt pour les compositeurs tombés dans l'oubli marqueront durablement l'élève qui aspire à s'affranchir des conventions. Herrmann réunit l'année suivante un premier orchestre de trente musiciens, le New Chamber Orchestra of New York, qui constitue alors son médium principal pour faire entendre sa musique.
DEBUTS A HOLLYWOOD
C'est en 1939, qu'il commence sa carrière de compositeur de musique de films avec la bande originale de Citizen Kane d'Orson Wells, ainsi que celle du film Tout les Biens de la Terre de William Dieterle pour lequel il remporte un oscar. La Splendeur des Amberson marque le terme de la collaboration avec Welles, le compositeur ne lui pardonnant pas de s’être incliné devant le re-montage du film opéré par les studios. Refroidi par cette expérience, Herrmann tardera de fait à embrasser pleinement la carrière qui s'ouvre à lui dans le cinéma.
LES ANNEES HITCHCOCK
L’année 1955 marque le début de sa collaboration avec Alfred Hitchcock qui reste un modèle du genre. Les trois premières œuvres sont souvent jugées moins significatives : Mais qui a tué Harry ? (1955) et Le Faux Coupable (1956) ont une coloration qui détonne dans l’image commune que l’on se fait de l’œuvre d’Herrmann. L'Homme qui en savait trop (1956) comporte quant à lui une chanson (Que Sera Sera) imposée par la production du fait de la présence de Doris Day et son point culminant reste la cantate du compositeur Arthur Benjamin utilisée pour la première version du film, qu’Herrmann estime humblement insurpassable et qu’il se contentera donc de réorchestrer et qu'il dirige en personne dans le film.
En 1958, Hitchcock offre enfin à Herrmann un projet à la pleine mesure de ses ambitions et de son talent. La partition qu’il délivre pour Sueurs froides est une œuvre majeure à laquelle le film ouvre de larges plages non dialoguées où elle peut s’exprimer pleinement. Le thème principal où résonnent fortement les échos du Liebestod du Tristan et Isolde de Richard Wagner se déploie sur plus de cinq minutes. La thématique du film est en outre proche des aspirations d’Herrmann que l’on classe dans la famille des compositeurs romantiques.
C’est en 1960 qu’il obtient enfin la totale adhésion du plus grand nombre avec sa musique pour Psychose, modèle absolu du genre, dont la forte singularité est d’être écrite uniquement pour des cordes. La musique qu’il impose pour la scène de la douche qu’Hitchcock avait prévu d’habiller d’un silence froid, restera sa signature, entrera dans le patrimoine commun et constitue sûrement la pièce de musique de film la plus citée et la plus reproduite
Enfin le compositeur ne manque pas son rendez-vous avec la télévision, le média qui monte en puissance. Rod Serling fait naturellement appel à lui pour habiller sa remarquable série La Quatrième Dimension dont il signe la musique de nombreux épisodes, à commencer par le pilote et le générique de la première saison. Mettre en musique plusieurs épisodes de la série Alfred Hitchcock présente s'impose aussi naturellement.
APPRENTISSAGE :
Né dans une famille d'immigrés russes, il est, dès le plus jeune âge plongée dans la musique avec l'apprentissage du violon. Mais c'est en remportant un pris pour l'illustration musicale du poème Les Cloches de Paul Verlaine qu'il découvre ses aptitudes pour la composition. Il a alors 13 ans.
Attiré par les compositions non conventionnelles, il trouve son inspiration dans les oeuvres de Ravel et Debussy. L'année 1928 marque le début d’une grande amitié avec Aaron Copland, dont il rejoint le groupe des jeunes compositeurs. Sa personnalité, son érudition et son appui seront déterminants dans le développement de la carrière du jeune Herrmann. La nouvelle scène musicale new-yorkaise est alors en ébullition, à l'image d'un George Gershwin avec lequel l'étudiant peu zélé partage ses après-midis. Des enseignements qu'il suivra avec son ami Moross à l’Université de New York et à la Juilliard School jusqu’en 1932, les quelques cours de Percy Grainger auront le plus d'influence. Le savoir encyclopédique de l'Australien excentrique, son ouverture la plus large vers toutes les formes de musique et son intérêt pour les compositeurs tombés dans l'oubli marqueront durablement l'élève qui aspire à s'affranchir des conventions. Herrmann réunit l'année suivante un premier orchestre de trente musiciens, le New Chamber Orchestra of New York, qui constitue alors son médium principal pour faire entendre sa musique.
DEBUTS A HOLLYWOOD
C'est en 1939, qu'il commence sa carrière de compositeur de musique de films avec la bande originale de Citizen Kane d'Orson Wells, ainsi que celle du film Tout les Biens de la Terre de William Dieterle pour lequel il remporte un oscar. La Splendeur des Amberson marque le terme de la collaboration avec Welles, le compositeur ne lui pardonnant pas de s’être incliné devant le re-montage du film opéré par les studios. Refroidi par cette expérience, Herrmann tardera de fait à embrasser pleinement la carrière qui s'ouvre à lui dans le cinéma.
LES ANNEES HITCHCOCK
L’année 1955 marque le début de sa collaboration avec Alfred Hitchcock qui reste un modèle du genre. Les trois premières œuvres sont souvent jugées moins significatives : Mais qui a tué Harry ? (1955) et Le Faux Coupable (1956) ont une coloration qui détonne dans l’image commune que l’on se fait de l’œuvre d’Herrmann. L'Homme qui en savait trop (1956) comporte quant à lui une chanson (Que Sera Sera) imposée par la production du fait de la présence de Doris Day et son point culminant reste la cantate du compositeur Arthur Benjamin utilisée pour la première version du film, qu’Herrmann estime humblement insurpassable et qu’il se contentera donc de réorchestrer et qu'il dirige en personne dans le film.
En 1958, Hitchcock offre enfin à Herrmann un projet à la pleine mesure de ses ambitions et de son talent. La partition qu’il délivre pour Sueurs froides est une œuvre majeure à laquelle le film ouvre de larges plages non dialoguées où elle peut s’exprimer pleinement. Le thème principal où résonnent fortement les échos du Liebestod du Tristan et Isolde de Richard Wagner se déploie sur plus de cinq minutes. La thématique du film est en outre proche des aspirations d’Herrmann que l’on classe dans la famille des compositeurs romantiques.
Enfin le compositeur ne manque pas son rendez-vous avec la télévision, le média qui monte en puissance. Rod Serling fait naturellement appel à lui pour habiller sa remarquable série La Quatrième Dimension dont il signe la musique de nombreux épisodes, à commencer par le pilote et le générique de la première saison. Mettre en musique plusieurs épisodes de la série Alfred Hitchcock présente s'impose aussi naturellement.
Ses trois dernières collaborations avec Hitchcock seront Les Oiseaux (1963), film qui ne comporte pas de musique mais un assemblage de sons échantillonnés ou synthétiques. Pas de printemps pour Marnie (1964) et Le Rideau déchiré (1966), projet avorté, la partition d’Herrmann qui n’avait tenu compte d’aucune des recommandations étant finalement rejetée par le réalisateur sous la pression des studios qui lorgnent dorénavant vers des musiques ayant un potentiel commercial évident.
Ce rejet progressif des studios hollywoodiens pour la musique à caractère classique au profit d’une musique « pop » décide Herrmann à quitter la côte californienne.
LES ANNEES LONDRES
La sollicitation de François Truffaut pour composer la musique de Fahrenheit 451 (1966) touche Herrmann et vient à point. Les deux hommes, réunis sous l'ombre d'Hitchcock, se vouent une admiration mutuelle qui durera jusqu'à la fin. Il écrit pour l'occasion l'une de ses plus belles partitions depuis Psychose. Leur seconde collaboration, La mariée était en noir, ne comblera pas le réalisateur dans la même mesure (c'est d'ailleurs l'un des films qu'il regrette le plus d'avoir tourné). La carrière du compositeur pour le cinéma est alors mise en sommeil.
L’année 1973, la génération dite du « Nouvel Hollywood » ayant pris le pouvoir, marque pourtant le début d’un regain d’intérêt pour le travail du compositeur. Brian De Palma, pressé par son monteur, a l’audace de lui demander d’écrire la musique de son Sœurs de sang (1973). Grâce à cette collaboration fructueuse le jeune public découvre l’univers d’Herrmann. Ils enchaînent ensemble avec Obsession (1976), travail pour lequel le compositeur, fatigué, donne beaucoup de lui-même et dont il sort éprouvé. Pour Martin Scorsese, il signe sa dernière partition Taxi driver (1976), musique singulière et inspirée. Il décède le soir du dernier jour d’enregistrement ; le film lui est dédié.
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